Accueil Actualités Relance et grandes réformes : Comment réorganiser les pouvoirs publics ?

Relance et grandes réformes : Comment réorganiser les pouvoirs publics ?

Ce qu’attendent les Tunisiens, ce sont des politiciens mordus, obsédés de politique, impatients de faire avancer leur pays, de résoudre ses problèmes, de faire travailler les jeunes, de rééquilibrer les finances publiques et de faire redémarrer le développement, notamment dans les régions. C’est à des programmes concrets que l’on discute, que l’on compare, avec des chiffres et des retombées appréciables, et avec des décisions audacieuses, dans la transparence la plus totale.

Les critiques sur la forme ou le fond, qui ont fusé à l’adresse du président de la République, quant au remerciement de ministres et conseillers, sont le lot quotidien des vraies démocraties. Et le chef de l’Etat le sait bien, lui qui a été hissé à la faveur de notre démocratie.
Maintenant, il s’agit d’agir avec cohérence et méthode, car le peuple attend. Ce spectacle d’un chef de l’Etat réformateur aux approches pas toujours comprises, enfermé dans son prestigieux palais de la Carthage millénaire, pourvu de pouvoirs délimités, ressemble à un roi lion dans sa cage. Même l’idée qu’il habite son domicile pour garder le contact n’a pas plu.
Or, notre Constitution prévoit que le pouvoir exécutif soit exercé en harmonie entre un gouvernement révocable issu de l’Assemblée et le président de la République. Tant que la nouvelle Assemblée n’est pas en place, ni le gouvernement et son chef, le pouvoir va à vau-l’eau.
En tirant en longueur la formation du gouvernement, Rached Ghannouchi ne donne pas l’impression d’avoir compris le message des électeurs qui ont sanctionné son parti et ses alliés du mandat écoulé. Il joue au leader victorieux, alors que le peuple souffre, gronde et se morfond. Ce peuple qui, clairement, a voté pour le changement. Et qui ne voit rien venir !
Les acteurs majeurs ont changé et passent des castings à la télé, mais ça continue à discutailler. Et je te donne ceci et il me faut cela. Et pourquoi pas un contrat écrit de gouvernement qui liste les attentes populaires…
Le parti Ennahdha savait qu’il serait premier et donc qu’il fallait choisir un candidat au poste de chef du gouvernement, mais il n’en a rien fait, démocratie interne oblige. Argument que l’on avait oublié lorsque Ghannouchi avait revu les listes de candidats et barré les « moins bons». Donc, ces consultations qui se prolongent auraient pu avancer substantiellement pour clarifier les alliances et les orientations. Mais nous sommes toujours à la case départ, avec un gouvernement mal à l’aise en « débat » avec un Président cloîtré.
Ce qu’attendent les Tunisiens, ce sont des politiciens mordus, obsédés de politique, impatients de faire avancer leur pays, de résoudre ses problèmes, de faire travailler les jeunes, de rééquilibrer les finances publiques et de faire redémarrer le développement, d’autant plus dans les régions. C’est à des programmes concrets que l’on discute, que l’on compare, avec des chiffres et des retombées appréciables, et avec des décisions audacieuses, dans la transparence la plus totale.
Ce sont les revendications de la révolution, et une démocratie applaudie par le monde entier mais qui n’arrive pas, neuf années pleines après Ben Ali, à les programmer. Le peuple risque de finir par la rejeter.

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